Édition littéraire - Édition d'art

La Grande Epopée cadavralesque - Julien Miavril / El Gabal - Nicolas Trieste

Référence : ISBN 978-2-3851-098-8
12
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Description
Texte de Julien Miavril
dit Julien El Gabal
En hommage à
Antonin Artaud


Format 15x21 - 42 pages sur papier couché 135 g.
Paiement par chèque possible, contact :
editionsdupontdeleurope@orange.fr



17 illustations couleur de l'artiste Nicolas Trieste.
Un très beau recueil, un texte éblouissant, des peintures en rapport.
Un livre à ne pas manquer. Petit prix. Première édition.
                      
                                                      Extrait :

De la métaphysique à la peau
Il nous faut abolir les distances
Et s'en remettre avec vigueur à l'os
Comme au chant tonitruant des viscères


"Dieu est fou. De cette folie qu’on ne rencontre qu’aux confins de la sagesse quand il n’y a plus qu’à attendre.
Dans cette genèse ou géhenne Dieu ouvrit son cul et le Verbe en sortit. Il vit que c’était bon. Alors de l’Innommable jaillit l’innommable. Alors l’innommable inventât l’énigme du sphincter
Dieu, dans son infinie bonté, jalousât cette image qui lui correspondait trop bien et pour cause, il n’y était pour rien. Œdipe a beau se crever les yeux pour ne pas voir le monde de Jérôme Bosch il n’en demeure pas moins qu’il ne pouvait que contempler ses viscères. Il posât des réponses sans questions inversant l’ordre cosmique et sa loi multiverselle.
El hohim, El Gabal, des ténèbres à la Lumière. Cette lumière mésopotamienne, en son coffre d’alliance impossible, fait briller d’un éclat étrange les os ruisselants de ces cadavres échoués sur la cendre d’une écriture qui leurs à ôté toute chair. Même l’os n’est plus bon à ronger.
C’est une giclée de semence animale étalée par El Gabal et Trieste dans une alchimie entre symbolisme médiéval et dripping."

Cristian Ronsmans


"La Grande Épopée cadavralesque de Julien El Gabal, en association avec l'œuvre picturale de Nicolas Trieste, aux Éditions du Pont de l'Europe _ La poésie s'allie ici avec l'expérience de la peinture tungstène-thermodynamique. L'incandescence du propos est à mettre en lien avec la vigueur de l'inspiration. Nous apprécierons tout d'abord, dans l'ensemble, la maîtrise poétique et verbale. Le jeu du rythme et de la musicalité souligne diverses influences culturelles, dont notamment le Slam, et le souci Verlainien du refrain impactant l'oreille et l'esprit. L'auteur recourt à des homophonies pouvant servir de rimes riches, afin de créer des effets de sens : « transe sans danse » et « hanté diluvien », mais aussi pour contredire l'imagerie méliorative qu'ont certains vocables à l'oral. Les allitérations et les répétitions permettent de mieux représenter les thèmes parfois "baroques", qui émergent des résurgences surréalistes, avec une vision organique et une succession d'éléments symboliques qui renforcent l'aspect dantesque. Nous retrouvons certaines réminiscences propres à la pensée d'Antonin Artaud, comme le rejet des valeurs, particulièrement celui de la religion – nous nous souviendrons de la Lettre au pape acide présentée dans L'ombilic des limbes. À la connotation divine vient s'opposer le caractère sexuel des allusions vives : « sainte giclée ecclésiastique » ou « sexe démonique », même si les traits de l'opposition sont parfois trop appuyés, ceux-ci participant à l'aspect licencieux. Ce débridement et cette lascivité "enflamment" l'austérité canonique. Les symboles se mélangent, tendant à créer un folklore aussi original qu'endiablé. Nous retrouvons également tout ce qui a trait aux syndromes du "pèse-nerfs", à travers l'évocation régulière des impulsions morbides : « Où je me suis pendu / Que m'importe ! ». Le hiératisme mythique se confond avec le consumérisme associé à la modernité : « Qu'avez-vous fait du Minotaure (…) Transformé en kebab cyclopé. » La grandeur du rêve est pourfendue par la fadeur des habitudes quotidiennes. Le bestiaire lui-même est réinventé au travers de néologismes, imposant une nouvelle nomenclature des êtres et des choses : « De crabeaux et corpauds / Coassant-croassant ». Les métaphores, appuyées par des associations de préfixes et de suffixes renforçant la prégnance des images, mettent en valeur le Chaos contemporain : « cavaliers de l'hyppocalypse » (non pas hippo- ?). L'imaginaire et le tribouil organique appartiennent au monde intérieur, le corps abrite les vestiges du passé, l'esprit et le corps reflétant respectivement le désir et la répression. Les limbes forment cette espèce de "nébuleuse névrotique" embarrassant la liberté de vivre et de s'exprimer, qui originellement, se retrouve prisonnière de l'enveloppe charnelle. Le bouleversement est hiérarchique, ce renversement des codes ne privilégiant plus l'ordre établi par autorité : « que l'on érige l'hérésie en système ». La dualité physique et spirituelle dénonce un état de souffrance viscéral, enfermant la véritable clef du bonheur éthérique : « Tout en plongeant mes ongles / Au plus profond de mes yeux ». Si la plénitude est "confusion", "rassemblement" et "mélange", au même titre que la douleur, c'est que cette communion apparente vise l'oubli de soi, non pas l'harmonie générale, mais l'ouverture à l'universalité : « Une langue océan / À favoriser / La noyade des signes ». Le choc des cultures et la réunion des langues, qui n'est pas sans rappeler, sur un plan plus solennel, la Tour de Babel, trahissent un schéma de destruction, voire un suicide collectif : « Et cette gerbe d'idiomes / Au bûcher je la livre ». Si le "feu" s'associe à l'"épuration", il est avant tout révélateur de la chute d'un Idéal, la « mort dans l'âme », pour reprendre une expression de Jean-Paul Sartre, résidant dans l'échec du respect et de la reconnaissance d'une Morale commune. Le « Je » fracturé, divisé, a en vue de se perdre ou de se retrouver - ce qui relève en soi de l'interprétation - dans un "au-delà" de l'éclatement, de la dispersion, où se distinguent la fin de la Foi : « la formule achristique », la vérité du sacré sacrilège : « le temple de toutes les infamies ». Car le "vivre" se présente sans "raison", le serpent noir, apparaissant comme la figure Biblique du Mal, libérant du vice qu'il a lui-même inoculé dans la Genèse. L'Apocalypse est perçue à travers l'iconoclastie, n'oblitérant pas les références triviales ou scatologiques, qui participent à la condamnation de l'Éthique. La procréation, par exemple, est réduite au figement, parce que le corps, incarnant l'Autorité ou le Système, étouffe toute forme de vie et d'épanouissement du langage esthétique ou spirituel : « Laver son visage de votre sperme (…) Et devenu un masque de plâtre ». Le modernisme est criminel, abreuvé de matière, qui statufie la Nature dans sa chair et son sang : « mamelles gorgées de pétrole », remuant le poids tragique et indélébile des horreurs du passé humain, si l'on s'en tient aux références toujours actuelles des exactions de la seconde guerre mondiale. C'est la suprématie de l'Homme qui est remise en cause ici, dans un mode de pensée que l'on pourra juger anti- ou contre-progressiste. Il y a bien du talent et de la verve dans ce qui ressemble sous nos yeux à un essai faussement transgressif, qui pourrait peut-être difficilement, à ce titre, concourir à quelque Prix – c'est le sacrifice de la sincérité. Nous pourrons reprocher à la partie du "châtiment" de recourir à des imprécations trop « attendues » ou « superfétatoires », d'autant plus que celle-ci s'avère courte, et aurait pu bénéficier d'un développement supplémentaire. Au-delà, elle aurait pu s'inscrire dans la suite convenue du poème, sans se détacher de l'ouvrage principal. Le travail de Nicolas Trieste apporte un éclaircissement quant au texte, grâce à un solide apport mêlant philosophie et imaginaire, méritant néanmoins une étude à part. On ressent quelquefois l'influence du grand nom de la littérature française, mais en y associant un savoir-faire personnel, essentiel à la crédibilité du labeur, sans jamais effleurer l'imitation, en renouvelant la qualité intrinsèque d'une écriture."

Nicolas Saeys
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