Format 11x18 - 48 pages - Papier bouffant 90 g
COLLECTION LITTERAIRE HAÏTI RECTO VERSO dirigée par le Dr Jonas Jolivert
Toute démarche poétique tend nécessairement vers une esthétique. Laquelle esthétique émanant vraisemblablement de la confluence du réel et de l’imaginaire. En fait, l'homme de parole, c'est-à-dire, le poète, dans son élan de créativité et sa capacité à saisir le non-dit et le non-visible rend accessible à la voie littéraire une écriture, enivrante et convulsive, de laquelle découlera, bien sûr, une œuvre monumentale et sublime.
Et, j'en veux pour preuve le livre de Fabien LOUIS-FILS : « Une bombarde dans l'ombre ».
Valmy Yacinthe
Format 11x18 - 48 pages - Papier bouffant 90 g
Feguerson THERMIDOR est écrivain, poète.
Il a suivi des études en Droit, Anthropologie et Sociologie à l'Université d’État d'Haïti. Il est actuellement directeur de HAFRIQUE LITTÉRAIRE, une structure littéraire qui fait la promotion des écrivains haïtiens et africains francophones. Sa poésie s'inscrit dans une démarche esthétique qu'il a nommée : « Esthétique de la douleur ».
Feguerson Thermidor, la chair de la poésie Écrit par : Frédéri Louis MARCELIN,N’y cherchez pas de prose discursive, n’espérez pas quelconque versification, ne vous mettez pas en quête d’histoire ou de récit, vous êtes sur une île qui navigue entre ciel et terre, avec un passé trop présent et un avenir délétère. C’est une question de foi, non de croyance, n’y cherchez aucun dogme, lisez, les mots vous prennent les tripes, vous malmènent jusqu’à l’extase.
N’y cherchez pas de prose discursive, n’espérez pas quelconque versification, ne vous mettez pas en quête d’histoire ou de récit, vous êtes sur une île qui navigue entre ciel et terre, avec un passé trop présent et un avenir délétère. C’est une question de foi, non de croyance, n’y cherchez aucun dogme, lisez, les mots vous prennent les tripes, vous malmènent jusqu’à l’extase.
Feguerson n’écrit pas de jolis poèmes pour une incertaine postérité, il crie la souffrance, l’amour, la haine, le dépit, l’espérance aussi, mais peut-être n’en est-il pas conscient.
Son écriture est un flot maritime de sac et ressac, lancinant, prégnant, d’une sensibilité magnifique et terrible, elle est sexuée, charnelle, libre. Décidément, Feguerson vous emmène dans un voyage au centre de l’esprit, un voyage qui vous met sans-dessus-dessous, vous bouleverse au vrai sens du terme. Cet humain-là n’écrit pas de poésie, il laboure la langue, écrit un poème vivant, qui vient du fond des âges, du fin fond d’une Afrique disparue, ensevelie sous les excréments d’une Europe conquérante et insignifiante.
Feguerson crie la vie avec force, même dans le trépas des enfants, dans la douleur des mères, et l’ignominie des hommes corrompus jusqu’à la moelle. Et pourtant il ne fustige personne, nul mépris dans son écriture, nulle complaisance non plus, il donne à lire l’essence de l’être.
Frédéri Louis MARCELIN
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Format 11 x 18 - 250 pages - papier bouffant 90 g
J'ai ressenti le rein constitue le premier recueil de poésie de Louis Castanyo, né en 2002.
Louis Castanyo a participé à la nuit de l'Europe organisée par Sciences Po Strasbourg le samedi 21 mai 2022. Intervention de Louis Castanyo à partir de la minute 53 : Les amis du souffle sacré ★ Poésie Solaire ★ RBS - YouTube (émission dirigée par Gregory Huck)
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Format 15x21 - papier bouffant 90g - 52 pages
Selmy Accilien, né le 24 décembre 1992 à Gros-Morne, Haïti, est l'auteur de plusieurs recueils édités en France et en Haïti : "Sur la tige de l'amour", "Et tu m'as dit", "Ti koze bò lanmè". Il est cofondateur et directeur de publication des Éditions de la Rosée, membre de la Collection Haïti recto verso et fondateur du groupe des Fleurs et des Poèmes. Il vient d'obtenir le Prix Amélie Murat 2022.
« Un printemps qui finit à mes pieds » est un recueil sublime dans lequel le poète s'en va, dans un lyrisme à la limite parfait, chantant sans tabou les tumultes d'un deuil inachevé. À travers son recueil, Selmy Accilien visite avec brio ce lieu commun pourtant singulier qu'est le deuil d'un être cher. Le deuil d'une mère. Cette expérience intime qui devient au bout du compte sous la plume de l'auteur, notre expérience commune à tous.
Créé en 1953 par le cercle Amélie-Murat, le Prix francophone de poésie Amélie Murat de la Ville de Clermont-Ferrand est un prix littéraire de notoriété nationale qui récompense chaque année un recueil poétique manuscrit ou récemment publié dans le but de perpétuer la mémoire du poète Amelie Murat (1882-1940 †). Il est doté d'un chèque de 800 €, et de la Médaille de la Ville de Clermont-Ferrand, gravée au nom du lauréat.
"Henry Street Arcade" est un recueil bilingue de poésie, merveilleusement traduit en français par le poète français Yan Kouton, et qui s'inspire d'une galerie marchande historique au cœur du centre-ville de Dublin. Le livre évoque pour son auteur, Peter O’Neill, la pensée de Walter Benjamin et l’univers de Charles Baudelaire. Mais plus encore, Henry Street était aussi la rue où James Joyce devait contribuer à faire découvrir le premier cinéma au public irlandais il y a maintenant plus de 100 ans. C'est donc cette triade d'auteurs - Joyce, Benjamin et Baudelaire qui animent constamment le recueil.
Henry Street Arcade is a bilingual collection of poetry, translated wonderfully into French by the French poet Yan Kouton, and which is inspired by a historic shopping arcade in the heart of Dublin city center and which evokes for the author the ideas of Walter Benjamin and the poetry of Charles Baudelaire, but more over, Henry Street was also the Street where James Joyce was to help bring the first cinema to the Irish public over 100 years ago. So, it is this triad of authors- Joyce, Benjamin and Baudelaire which animate constantly the collection.Si les quatre éléments fondamentaux, moteurs générateurs de l’accomplissement de l’œuvre sont présents tout au long de ce recueil, le titre n’en est que plus explicite pour l’adepte qui comprend illico le sens du dévoilement que Julien Miavril va lui proposer en adoptant la méthode de l’introspection. Ainsi en dit le titre « Feu nu des profondeurs » paru aux Éditions du Pont de l’Europe.
Aussitôt il convient de rassurer le pauvre mortel ou pauvre lecteur entrant dans une poésie dont l’ambition, très réussie est de converser avec les Dieux, dans cette langue coruscante qui étincelle de mille feux.
Entrer dans la poésie de Julien Miavril c’est entrer en poésie. Vous savez comme ces vieux chamans (les chamans sont toujours vieux) dont l’économie des mots, les paroles sibyllines, tout comme le silence entre les mots est une correspondance dans les deux sens du terme. C’est alors que le chaman va « aliéner » toutes ses émotions vécues ou intra vécues à la poursuite de l’œuvre.
L’an 0 nous donne le « la » primordial. Celui qui va faire résonner la materia prima pour sa fécondation future. Dès cet instant, les quatre éléments seront sans cesse au cœur de l’action poétique.
Comme dans le laboratoire de l’Adepte, Julien Miavril nous fait entrer dans son laboratoire métaphysique entre les cris d’un Momo et les fulgurances d’un Arthur. La dimension cosmique sera atteinte dans la conjugaison des voies sèches et humides. Dans le creuset, sans cesse le poète travaille cette matière brute, quasi obscène pour en tirer les sucs indispensables à l’élaboration de l’élixir. Car c’est bien de la fange, de la putréfaction que nait la pureté. L’élixir de pureté est élixir d’amour. Cependant, cette quête rend fiévreux et furieux et le chemin est escarpé entre le fil d’Ariane, la chute des éons, et autres anges déchus à rencontrer jusqu’à l’impérieuse nécessité de l’exil.
L’exil de soi.
C’est dans l’exil de soi, que, comme tout poète digne de ce titre de noblesse, Julien Miavril va découvrir et nous révéler sa nature authentique.
Il va ainsi mieux nous faire comprendre le Gnothi seauton : « Oublie-toi toi-même et tu connaitras les Dieux et les hommes qui sont en toi ». De telle sorte que le poète va explorer la carte géographique des terres inconnues, et tout en sublimant l’Eros, découvrir les contrées mystérieuses de son cœur, centre des émotions, aux confins de la Psyché qui révèle les blessures.
S’il n’y prend garde, Thanatos et son aura spectrale restent aux aguets et seul l’émerveillement cosmique lui donnera la possibilité de poursuivre cette route dans les entrailles mugissantes de ce feu des profondeurs.
Cette route que poursuit Julien Miavril dans la fièvre de cette quête est escarpée. Comme tout ce qui est courbe ne peut être redressé, il lui faut une grande énergie poétique pour du Malkouth, Royaume des profondeurs, s’exalter jusqu’à Kether, la Couronne.
Ce recueil constitue donc, dans une écriture brûlante, étincelante, échevelée et totalement maîtrisée, à la fois un condensé de cette quête spirituelle qui n’est en rien un point d’arrivée, pas plus qu’un port d’attache, mais un tremplin vers un autre monde. Celui du Réel.
Julien Miavril, héritier des poètes symbolistes et métaphysiciens, entretient ici et avec talent cette flamme vive qui brille éternellement dans les ténèbres.
Cristian Ronsmans,
Bruxelles, le 16 juin 2020.
Feguerson Thermidor est tiraillé, déchiré par l’idée de l’amour. Ses amours d’une île, d’une femme, d’une ville, mêlées inextricablement dans une fougueuse chevauchée, où les mots s’enchaînent et se déchaînent. Où la passion virginale se prostitue pour survivre au désenchantement.
La douleur qui suinte à chaque vers, est celle d’un idéal introuvable, d’une impossible république, d’un pays merveilleux fouillé, baisé, massacré, comme fille publique, mais qui survit pour et par la poésie, et dont la chanson résonne bien au-delà du grand océan.
Laissez-vous emporter par ce chant, que Fegg égrène comme des éclisses d’ébène enchâssées dans l’ivoire, c’est le chant de la vie aux terres des hautes montagnes, un concerto de haine, d’amour et d’espoir qui ne semble avoir ni commencement ni fin… Une éternelle fulgurance, posée sur le fil du temps…
Frédéri Louis Marcelin
Poésie - Format 11 x 18 - 48 pages sur papier bouffant 90 g
Couverture : dessin de l'auteur
Davastruc Jean David BRUNO est natif de Port-au-Prince. Il a connu une enfance très mouvementée, les familles luttant pour survivre et envoyer leurs enfants à l'école. Il fit ses études primaires au Collège le Christopher (Port-au-Prince) et ses études secondaires au Collège Notre-Dame pour ensuite les achever au Lycée Pinchinat de Jacmel en 2010, l’année de la catastrophe. Ces dernières années il suivit des études de Droit dont il a été diplômé. Il fut abandonné par son père et il connut un trouble du système nerveux. Le jeune homme choisit alors de se retrancher du monde et il commença à écrire pour soigner son âme en souffrance. Décidé à se rendre utile Davastruc Jean David BRUNO s'est investi pour aider les plus jeunes à découvrir leurs talents, bien décidé à lutter pour l’art et pour l’éducation.
« Qui ne souffre pas, ne connaît pas la souffrance. »
Le poète le sait. C’est avec une grande amertume qu’il se trouva confronté à la plus grande catastrophe jamais vue de sa vie : le 12 JANVIER 2010. Comme un souvenir éternel.
IN MEMORIAM 12 JANVIER 2010
Destin d’un paradis que l’on tient en horreur
Quand sur la terre vagabondaient tant d’erreurs
Le poète est un chien errant qu’on bat
Qui malgré tout poursuit heureux son combat.
J’aimerais être parmi les victimes
Laissant la terre, ses horreurs et ses crimes.
Oh enfer ! Tu es mon seul espoir.
Tu es mon unique espoir ici bas.
Ces poèmes sont composés à l'aide du module de correction automatique du clavier d'un smartphone.
Le doigt passe aléatoirement sur le clavier et décrit une forme. La forme induit pour l'algorithme de traitement automatique du langage naturel, un mot qu'il propose de facto comme solution la plus optimale.
Le texte, de format court et direct, parodie la mode du « Haïku ». Il en résulte un « Haïku Electronique Aléatoire ».
Cette démarche s'inscrit après le surréalisme et l'écriture automatique, après le cut-up, après le lettrisme et après le cyberpunk.
Pluies électriques
J’ai suivi les néons allumés
Dans la nuit
Le jour m’ayant perdu
Les néons
Aux lumières pluvieuses
Qui s’introduisent
Pour vivre mieux
Le désert des villes
Qu’ils traversent
J’afflue
Et les néons
M’ayant lancé
Des soleils catastrophés
À ma face blessée
Je traverse
Et divague
Mes chutes
Et mes rives
Qu'alimentent les périphéries
Éclatantes de ma mémoire
Scintillante sous les pluies
J’ai suivi les néons allumés
Dans la nuit
Le jour m’ayant perdu
Le corps
Étreignant l’esprit
Qui dévale
Au hasard des lieux
Comme un alchimiste
Du bruit
C’est un homicide
Électrique
Comme l’embrun breton
Me caressait
D’une étoffe magnétique.
Poésie - 66 pages - format 11x18 - papier bouffant 110 g
Christophe Bregaint est né en 1970 à Paris. Il écrit depuis plus de vingt années tel un acte militant continuel opposant la poésie au superficiel. Son engagement auprès de la population démunie s'est notamment traduit par la coréalisation d'un ouvrage en 2016 ayant pour titre « DEHORS » réunissant 107 auteurs en soutien à l'association Action Froid (la poésie au secours de la précarité).
Christophe Bregaint, par ses textes, est présent dans de nombreuses revues de poésie et sur les réseaux sociaux où il publie régulièrement. Il organise aussi des lectures dans divers lieux parisiens.
" Mes poèmes sont parus dans plusieurs dizaines de revues papier et numérique. J’ai publié trois recueils de poésie : en Octobre 2015 « Route de Nuit » (Éditions La Dragonne), en Octobre 2016 « Encore une nuit sans rêves » (Éditions Les Carnets du Dessert de Lune), en Avril 2017 "A l'avant-garde des ruines" (Éditions du Pont de l'Europe). Co-auteur de l’anthologie « Dehors » : 107 auteurs pour l’association Action Froid (Éditions Janus, publié Mai 2016), un de mes textes figure dans l’anthologie « 101 poèmes (et quelques) contre le racisme » (Le Temps des Cerises, 2017)."
https://www.recoursaupoeme.fr/christophe-bregaint-a-lavant-garde-ruines/
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Il y a une colonne d'ombres
Silencieuses
Comme un clou
Dans l'écran plasma
De nos lumières
Leurs mains tracent
Des mystères
À même la terre
Couverte du sang des anciens
Sur la Cordillère des Andes
Marchent les orphelins de Cusco
Ayant pour toute possession
Le creux des bras immenses
Du soleil
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Par Cristian Ronsmans, critique et auteur belge
à propos de "A l’Avant-garde des ruines" :
Du monde du néant dont nous émergeons, l’auteur nous convie à nous confronter à un mode de la réalité qui ne vaut guère mieux. Voire pire.
Le style de Christophe Bregaint est incisif et clair. Il dénonce l’imposture dont nous sommes les acteurs à notre corps défendant pour certains et librement consenti pour la majorité dans une volontaire servitude.
Le feu prométhéen s’est perdu et nous conduit à vivre dans un monde souterrain. L’horizon n’est plus le lieu de la prophétie qui entrevoit un monde meilleur car le regard ne peut que se poser sur le passé. C’est seul le passé que l’on peut voir et, dans le fond, le futur selon l’auteur, à juste titre, est déjà derrière nous. Dans une utopie sans avenir.
Il y a une grande désespérance dans ce poème qui interdit de vieillir en restant jeune.
Le dogme religieux ou païen est un cataplasme à effet placebo.
A l’avant-garde des ruines il ne reste que des fantômes dans le besoin de « survivre » qui ferme la porte au désir de « vivre ».
L’amour de l’autre et l’amour d’un autre « Possible » sont balayé sur un horizon qui s’ouvre sur une impasse.
Christophe Bregaint nous convainc qu’il ne nous reste que l’horreur d’un insupportable dégoût pour supporter l’innommable L’Innommable !!
Entre souffrance et cynisme l’auteur oscille. Quel pari prendre ? Quel parti dans cette impasse. Et Christophe Bregaint semble se rallier à l’idée que les dés sont jetés et l’histoire à venir déjà écrite.
Dans ces poubelles où l’homme surnage à l’affût de la moindre parcelle de nourriture céleste, il faut néanmoins affronter cet inconnu qui dévore l’être, à défaut de lui bouffer son existence qui n’est déjà plus que rebut.
Peut-être que resserrer les liens entre miséreux de l’âme perdue serait une issue vers la sortie du chaos. L’auteur nous dit que le passé était lui aussi un présent annonciateur d’un futur qu’il ne pouvait ou ne voulait voir. Mais les faits sont là et têtus.
La peur s’installe. La peur d’être gagné par la folie qui brûle de l’intérieur.
Le crépuscule des idoles païennes est en marche. Rien ne l’arrêtera.
Le poète est seul devant l’affliction au creux de sa tombe dont émerge le sang de ses plaies qui vient inonder la terre comme un dernier témoignage. Celui de Christophe Bregaint !
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Par Carole Mesrobian, Professeur de Lettres classiques.
Carole Mesrobian poursuit des recherches au sein de l’école doctorale de littérature de l’université Paris Diderot.
Un recueil léger, aérien, de belle allure, avec un portrait de l’auteur en couverture. A l’avant garde des ruines dessine son petit volume sur fond blanc, accompagné de cet horizon d’attente, annoncé par le sous titrage qui classe in médias res les textes dans la catégorie « Poésie ».
Le lecteur ne sera pas déçu. Rares sont encore les poètes qui, en si peu de mots, déploient tant de puissance évocatoire, de landes aux horizons des terrains vagues, de paysages où se perdre devient suivre une errance qui sanctifie le passage du Styx.
Hors de la lueur
Le paysage s’ouvre
Sur
Un échantillon de mort
Se referme
Sur les lointains
L’enfer
Répète des oraisons
Tu renais
En lui
Christophe Bregaint , A l’avant-garde des ruines, Editons du Pont de l’Europe, 2017, 65 pages, 10 €.
Agencées tel un espace scénique au décor minimaliste, les pages immaculées offrent aux quelques mots parsemés, justifiés à gauche, une étendue de silence. Pour être rares, les mots qui composent les vers de Christophe Brégaint n’en sont pas moins puissants…Le texte liminaire, comme les autres, sème quelques phrases qui trament avec l’espace scriptural de la page l’architecture totémique du poème :
Aride
Au bout
De la route
L’imposture
Des feux
Dans
Sa gorge
Grise
Là
Comme
D’autres
A contresens
De ta frêle nacelle
Tu y vas tomber
Le ton est offert dès l’abord. Se regardant voir, le poète se dévoile sans pour autant céder aux facilités d’un lyrisme pesant. La mise à distance permise par le pronom personnel de la deuxième personne du singulier aide, certes, à porter cette réflexivité du regard. Mais ce dispositif est également soutenu par l’emploi d’un lexique riche, sans pour autant être précieux. Des mots percutants, des jeux avec les heurts des syllabes, la place de ces quelques substantifs déposés comme on appose des petits coups de ciseaux à un marbre. L’objet sculpté y est parfait, rien ne vient en ternir la puissance, et l’ensemble forme un univers où le cri n’a jamais été aussi mesuré, étouffé, tout en déployant autant de puissance.
Que vienne
Le dépit
Tu lui donneras
Quelques munitions
S’il n’en a plus
Suffisamment
Puisque
Tu ne comptes plus
Leur nombre
Tout au long
De tes jours et
De tes nuits
En sentinelle
Exposée
Au souffle
Du chaos
Confessions d’un être qui unit ses tentatives d’affronter l’indicible au groupe humain, en une fraternité énoncée par le pronom de troisième personne « on ». La promptitude ne brusque pas la mesure du texte, au contraire, elle en dévoile l’intensité, dans une avancée vers l’imparable chute. Car n’oublions pas l’engagement de Christophe Brégaint, militant de toujours, qui agit sans compter lorsqu’il s’agit de soutenir l’association Action Froid. Il est en effet l’initiateur, aux côtés d’Eléonore Jame, d’une anthologie qui réunit 107 auteurs, Dehors, recueil sans abri, dont le parrain est Xavier Emmanuelli. Alors, l’absurdité de la misère, toujours et encore si prégnante pour tant de nos frères en ce monde, il la côtoie, il la mesure, il la sent, palpe et jouxte. Cette problématique soutient l’architecture sémantique de nombre de ses textes.
Le silence
Une chimère
Vous apporte
Toute l’horreur
Du monde
Celle-ci
Fleurira sur
Tous
Les bonheurs
Les sourires
Les amours
Les paix
Un passé
Devenu énigme
Un lexique sans dissimulation et pourtant dans sa ténuité, dans sa nudité, ce poème énonce la globalité de nos échecs, ce « passé devenu énigme », puisque tout perdure, la misère et les guerres. Comme un éclat pur de cristal, ici enclos, le cri, à nouveau, mais, celui-ci, transpersonnel, pour l’humain. Et puis, cet horizon clos, puisque tout perdure :
Christophe Brégaint parle le langage d’une humanité aboutie, puisque c’est « Cet invisible serpentant Au milieu D’un ciel qui Craque » qu’il appelle, en si peu de traces écrites, sous l’impuissance de la parole. Politique avant d’être lyrique, ce cri n’est autre que celui de nos semblables. Ainsi offrons lui le privilège des dernières lignes de ces quelques propos qui, je l’espère, rendront hommage au recueil, aussi bien qu’au poète, discret et engagé :
Il y a une colonne d’ombres
Silencieuses
Dans l’écran plasma
De nos lumières
Leurs mains tracent
Des mystères
A même la terre
Couverte du sang des anciens
Sur la cordillère des Andes
Marchent les orphelins de Cusco
Ayant pour toute possession
Le creux des bras immenses
Du soleil
Cédric Robert, né en 1986, de nationalité belge, est diplômé d'un master de cinéma de l'Institut des arts de diffusion de Louvain-La-Neuve. Sa thèse ayant pour thème «la contre-culture cinématographique, l'avant-garde et ses procédés pour réinventer le langage cinématographique »lui a valu une l'obtention d'une Grande Distinction. Auteur, poète, réalisateur, metteur en scène, il a réalisé plusieurs documentaires et films dont le court métrage «SINAN» sélectionné par plusieurs festivals internationaux et qui a notamment été primé à Bruxelles et à Porto.
Cédric Robert signe son premier livre «Souvenirs Tenus»Poésie, édité par Éditions du Pont de l'Europe, une édition associative (Association artistique A.N.A Productions qui regroupe des artistes et des nouveaux auteurs).
Format 15x21 - 64 pages - papier bouffant 90 g - Envoi en lettre suivie
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SUR LA TIGE DE L'AMOUR
QUAND LE TEMPS EST EN VERTIGE
Selmy Accilien est né le 24 décembre 1992 à Gros-Morne, Artibonite, Haïti.
« En 2008, la ville de Gonaïves est inondée, je suis resté mouillé pendant trois jours, sans rien prendre à manger, sur le toit d'une maison. En 2010, assis sur le banc d'une classe, j’ai couru et quitté la salle à cause du tremblement de terre. La vie est noire. Manie Accilien qui m’a soutenu est morte en compagnie de sa fillette ''Hilarie''. Milien et Magella Accilien pleuraient à bout de souffle sous les blocs. »
Les événements tragiques survenus le 12 janvier 2010 ont marqué à jamais le jeune Selmy. Rescapé de catastrophes, il fut aussi brutalement confronté à la disparition de ses proches. Les années ont passé et, malgré sa situation précaire, Selmy Accilien fut un élève brillant lisant jour et nuit.
« SUR LA TIGE DE L’AMOUR » est un texte de vie, un texte de conscience, une évocation merveilleuse de vivre, mais aussi un mystère dont la lecture nous révèle cette lumière enfouie au plus profond de nous-mêmes. Calo Brooklyn
Un lieu où tout lecteur qui s’y aventure imprudemment risque d’y rester à jamais prisonnier.
Valmy Yacinthe
« Le titre le dit bien, « Sur la tige de l'amour », est un florilège destiné à apporter aux arbres la fraîcheur de la rosée et le miel dans le Cantique des oiseaux. Oiseaux qui m'ont dicté, de temps à autre, ce que l'amour leur murmure. » Selmy Accilien
Je vis là,
Cette vie d’abeilles en voyage.
Pas trop loin d’ici
Je construis mon île bleue
Avec le souffle de la tourbe,
Le flux de mon âme,
Et la chlorophylle d’esprits mortels
De la métaphysique à la peau
Il nous faut abolir les distances
Et s'en remettre avec vigueur à l'os
Comme au chant tonitruant des viscères
56 pages - Format 11x18
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Une voix qui donne à voir autant qu’à écouter. Nous devons progresser à la fois de manière linéaire et dans la profondeur des superpositions qui imagent notre mémoire. Jacqueline Fischer
La poésie qui enchaîne et qui libère. Cristian Ronsmans
Un recueil sur le fil d'une vie. Calo Brooklyn
"Et tu m'as dit"
Un recueil sur le fil d'une vie.
Un recueil sur le fil de la vie.
Un recueil époustouflant par sa magie, son humilité, décrivant cette sorte de "délirium tremens" post traumatique subi après les malheurs vécus. L'Île d'Haïti a souffert et souffre et Selmy Accilien en témoigne de la façon la plus noble et la plus élégante. Les mots de ce recueil forment cette ligne de vie à laquelle les vivants se trouvent confrontés sur le fil de leur propre vie.
Calo Brooklyn